Le bouturage

Qu’est-ce que le bouturage de tige ?

Le bouturage de tige s'applique à une grande variété de plantes, notamment la bruyère, le chrysanthème, la fougère, ainsi que divers arbustes et arbres. Toutefois, certaines espèces sont plus délicates à reproduire avec succès, comme le houx, le camélia et l'if.

L'utilisation d'un substrat léger est recommandée pour vos boutures. Cette méthode varie selon le type de tiges utilisées, impliquant des périodes spécifiques pour leur réalisation :

Les tiges de plantes herbacées, qui restent non-ligneuses, sont généralement bouturées à la fin de l'été ou au début de l'automne. Cela inclut des plantes telles que les géraniums, les pélargoniums, les verveines hybrides, les clématites, les asters, et les campanules, principalement des vivaces estivales ou printanières après leur floraison.

Les tiges de bois tendre, encore vertes mais légèrement lignifiées, sont prélevées et plantées entre mai et juillet, principalement pour les résineux.

Les tiges semi-aoûtées, dont la base est déjà boisée tandis que l'extrémité reste verte, concernent les conifères, les arbustes persistants, et les plantes grimpantes. Le bouturage se fait entre mi-juillet et mi-septembre, selon les plantes.

Les tiges aoûtées, qui sont en partie ligneuses mais avec une extrémité tendre, sont bouturées entre la fin août et la fin de l'automne. Pour ces types de boutures, il est préférable de patienter jusqu'au printemps suivant pour repiquer la plante obtenue, si nécessaire.

Les rameaux de bois sec sont prélevés en hiver ou au début du printemps lorsque l'arbre ou l'arbuste à feuillage caduc est en dormance. Ils sont ensuite placés dans des pots sous châssis froid ou dans une tranchée creusée le long d'un mur exposé au nord.

Pour réussir la bouture, il est important de prélever une extrémité de tige d'environ 15 cm, sous un nœud et comportant 2 à 3 autres nœuds, puis d'enterrer les deux tiers dans un mélange humide de terreau et de sable. La bouture doit être placée dans un endroit lumineux mais sans exposition directe au soleil, dans un environnement chaud et humide pendant une durée variable selon les plantes bouturées.

Pour maximiser vos chances de réussite :

  • Évitez que les tiges ne se dessèchent en les installant rapidement en pot après le prélèvement, sauf pour les cactées ou les succulentes où un cal doit se former sur la coupure.
  • Utilisez de préférence des pots en terre cuite et placez les tiges près du bord pour profiter de la chaleur emmagasinée.
  • Éliminez une partie des feuilles de la tige pour réduire la perte d'eau, et enlevez les bourgeons de fleurs ou de fruits si présents.

 

Quelle est la différence entre le bouturage et le marcottage ?

Le bouturage implique le prélèvement d'une section de tige d'une plante établie, qui est ensuite plantée dans un godet où elle développera des racines. Le marcottage, particulièrement adapté aux petits arbustes, repose sur leur propension à produire des tiges près du sol, qui émettent ensuite des racines secondaires.

 

Quelle est la période pour faire des boutures ?

La période idéale pour réaliser des boutures dépend du type de plantes que vous souhaitez propager. En général, le meilleur moment pour effectuer des boutures est au printemps ou au début de l'été, lorsque les plantes sont en pleine croissance et que les conditions de croissance sont optimales. Cependant, cela peut varier en fonction du type de boutures que vous souhaitez réaliser.

Pour les plantes herbacées, telles que les géraniums, les pélargoniums, les verveines hybrides, les clématites, les fuchsias et les campanules, il est recommandé de réaliser les boutures à la fin de l'été ou au début de l'automne, après leur floraison. C'est à ce moment-là que les plantes sont les plus actives et qu'elles ont le potentiel de produire rapidement des racines.

Pour les plantes à bois tendre, comme les résineux, le meilleur moment pour les bouturer est entre mai et juillet, lorsque les nouvelles pousses sont encore vertes mais légèrement lignifiées.

Les plantes à tiges semi-aoûtées, telles que les conifères, les arbustes persistants et les plantes grimpantes comme les hortensias, les fusains, les bignones et les lauriers-roses, sont mieux bouturées entre la mi-juillet et la mi-septembre.

Les tiges aoûtées, qui ont déjà commencé à se transformer en bois mais dont l'extrémité reste encore tendre, peuvent être bouturées entre la fin du mois d'août et la fin de l'automne.

Enfin, les rameaux de bois sec doivent être prélevés en hiver ou au début du printemps, lorsque l'arbre ou l'arbuste à feuillage caduc est en dormance.

En résumé, la période pour faire des boutures varie selon le type de plantes et le stade de croissance de leurs tiges. Il est donc important de connaître les caractéristiques spécifiques de chaque plante que vous souhaitez bouturer afin de choisir le moment optimal pour réaliser vos boutures avec succès.

 

Comment faire des boutures sans hormone de bouturage ?

  • Le bouturage au miel

Le miel, grâce à ses propriétés antiseptiques, antibactériennes et antifongiques, constitue un allié précieux pour le processus de bouturage des plantes. Il favorise la cicatrisation des boutures en formant une couche protectrice et en maintenant l'humidité. Certaines recherches suggèrent même que le sucre contenu dans le miel peut être assimilé par la plante, accélérant ainsi la production de racines. Bien que cette méthode ne soit pas étayée par des études approfondies, il est conseillé de l'appliquer avec prudence pour éviter tout risque de moisissure. Pour l'utiliser, il suffit de tremper l'extrémité de la bouture dans du miel, de laisser égoutter, puis de planter.

  • Le bouturage à l’aspirine

L'aspirine, souvent utilisée par les fleuristes pour prolonger la durée de vie des fleurs coupées, peut également être bénéfique pour le bouturage des plantes. Contenant de l'acide acétylsalicylique, un dérivé de l'acide salicylique présent naturellement dans l'écorce des saules, l'aspirine agit comme un anticoagulant naturel. En bloquant l'effet de l'acide abscissique, libéré en cas de stress hydrique ou de blessure, l'acide acétylsalicylique favorise la formation de nouvelles racines sur les boutures. Pour utiliser cette méthode, il suffit de dissoudre quelques cachets d'aspirine dans de l'eau pour obtenir une pâte blanchâtre. Trempez ensuite la base des boutures dans cette solution pendant quelques heures avant de les planter.

  • Le bouturage au grain

Une technique ancestrale et efficace pour stimuler le bouturage des plantes consiste à utiliser un grain, tel que du blé, de l'orge ou de l'avoine. En pratiquant une petite incision à la base de la bouture et en y insérant un grain, celui-ci libère des hormones (auxines) favorisant la formation de racines. Cette méthode est particulièrement adaptée pour les boutures ligneuses, comme celles des rosiers et des pélargoniums. Durant les premiers jours de la germination, le grain stimule la croissance racinaire sans risque d'endommager la bouture. Certains jardiniers vont même jusqu'à recommander de jeter quelques graines dans le trou de plantation des rosiers à racines nues pour favoriser leur enracinement, bien que cette pratique nécessite encore d'être confirmée par des observations empiriques.

 

Pourquoi couper les feuilles sur une bouture ?

La pratique consistant à "habiller" la bouture, c'est-à-dire à retirer les feuilles du bas pour ne conserver que les deux plus hautes, voire une seule, répond à plusieurs objectifs cruciaux dans le processus de bouturage des plantes.

Premièrement, en éliminant les feuilles inférieures, on favorise une meilleure circulation de l'air autour de la bouture, réduisant ainsi les risques de pourriture et de développement de maladies.

Deuxièmement, en ne laissant que quelques feuilles sur la bouture, on limite également la perte d'eau par transpiration, ce qui est essentiel pour maintenir l'hydratation de la bouture et favoriser son enracinement.

De plus, si les feuilles restantes sont trop grandes, il est recommandé de les réduire, car cela permet de réduire encore davantage la perte d'eau et de fournir à la bouture un équilibre optimal entre la photosynthèse et la production d'énergie pour développer de nouvelles racines.

Enfin, couper la tige juste en dessous d'un nœud, tout en veillant à ne pas faire une bouture trop grande ou trop petite, est crucial pour assurer le succès du processus de bouturage. Cette opération permet d'encourager la croissance de nouvelles racines à partir du nœud, qui est une zone de croissance active de la plante.

Toutes ces précautions visent à maximiser les chances de succès du bouturage en fournissant à la plante les meilleures conditions pour développer des racines saines. Si les parties prélevées sont trop grandes, il est également possible de faire plusieurs boutures à partir d'une seule tige, ce qui augmente encore les chances de réussite du bouturage.